Jarvis Myles Braith ๑ All I know is that I don't know nothing !

Mon Histoire

« All I know is that I don't know nothing ! »

Ma psy me disais toujours qu'aimer ses enfants était une sorte d'obligation, un besoin nécessaire et vital. Alors, que pour les enfants, ce n'était pas un devoir d'aimer sa mère et son père. Donc finalement le fait de détester mes deux parents n'étaient pas si grave, je n'avais pas à m'en vouloir. Je détestais quand mon père me forçait à jouer à son vieux baseball, je préférais les jeux cybers-électriques. Je détestais les plats que ma mère confectionnait, ça me donnait envie de vomir, ça me dégoûtait et savoir qu'elle l'avait fait par ses propres mains me répugnais encore plus je le croyais moi-même. Pour moi ils n'étaient que des simples abruties sans grand avenir. Mon paternel vivait dans une sorte de manoir où il m'avait confectionné avec sa tendre et cher femme. Mais ne vous étonner pas, c'était juste un héritage de mon grand-père : lui il valait la peine d'être écouté, lui il avait fait quelque chose par lui-même, lui il avait réussi dans sa vie. Mais, mon grand-père était mort quelques années avant ma naissance. Il avait participé à notre quotidien grâce à ses innovations. Les seuls moments où j'appréciais mon père étaient lorsqu'il me racontait les histoires de son père : en tant qu'enfant je m'imaginais les pires et les meilleurs triomphes, les diplômes et les célébrations en son honneur. À 10 ans je savais déjà ce que je ferais de mon avenir. Je ferai tout pour devenir comme lui. Devenir ce personnage si emblématique et mystérieux. Grimper jusqu'au plus haut rang de la société. Voir même me célébrer président du monde. Même si je voyais grand, c'est ce qui me permettait d'avancer dans la vie.


J'entrais à 17 ans à l'université de Withinghaal, après plusieurs années de pur ennuie dans des classes composées d'élèves que je pouvais dominer en claquant simplement des doigts. Tous les élèves de ma classe étaient des répliques de mes parents, mais il n'y en avait pas un seul qui pouvait ressembler à mon grand-père. Certains mangeaient comme mon père, certains rigolaient comme ma mère. C'était affreux. Je n'osais même plus les regarder et la cantine scolaire était pour moi une épreuve que je devais surmonter avec perte et fracas. C'était un passage de torture psychologique insupportable. Pendant ces années-là je n'avais pas pris un gramme, évidemment. Ma torture fut calmée donc en entrant à la White school, à l'est de la ville. Nous étions plus libre de nos actes et j'allais manger dehors au lieu d'être regroupé dans une grande pièce misérable avec de la nourriture déglutinante.
Avant l'arrivée des pouvoirs et même pendant l'épidémie cette école était le rêve pour moi. Un rêve indescriptible : J'avais de très bons résultats dans la quasi-totalité des matières, les professeurs faisaient de moi un élève modèle, ils prenaient plaisir à l'aider dans ses démarches et à l'accompagner dans tout ce que je faisait. Et même si je n'avais pas beaucoup d'amis, voire même aucun. Je m'y sentais bien. Jusqu'à ce que des personnes commencent à avoir des pouvoirs. C'était en 3594, voilà que les personnes incultes et ignares. Ceux que je détestais le plus : les petits groupes de personnes qui ne savent même pas ce qu'ils font à l'université et comment ils ont pu y arriver, qui n'ont aucun centre d'intérêt et qui ne cherche même pas à s'améliorer dans ce qu'il n'arrive pas à avoir ou faire. Ceux-là commençaient à me dépasser, ils commençaient tous à avoir des pouvoirs, ils étaient devenus plus fort que moi. Et moi, j'attendais...j'avais vu des gens mourir et souffrir par l'épidémie et m'étais vu comme un survivant parmi tant d'autres. Mais, après j'étais devenu un simple élève. J'étais bien sûr exclu des cours de contrôle des pouvoirs étant donné que j'en avais toujours pas. Au fur et à mesure que le temps passait j'avais de plus en plus peur de ne jamais avoir de pouvoir. J'essayais de contrôler ma colère sur les études. Je prenais refuge dans la bibliothèque très souvent, l'endroit était toujours calme et je pouvais m'isoler dans de petits boxes où je ne voyais personne autour de moi qui pourrais me rappeler mes parents. Il ne me restait plus beaucoup de temps avant la fin de mes études, je devais me fixer sur ça. Même si le regard des personnes évoluées commençait à se tourner vers moi. Je devenais le raté de l'université.

Un an plus tard la rumeur d'un groupe de 'méchant' traversait la ville. C'était l'année où j'obtenais mon diplôme sans soucie et avec succès, mais c'était aussi l'année de la mort de mon père. Costard noir, chemise blanche et cravate sombre, j'avais emprunté le chemin, ma mère au poignet, qui menait à un petit village : où il est né. Ma mâchoire avait été contracté pendant tout le long de notre marche et aucun mot ne nous avaient échappé. La marche était macabre à souhait. Mon père avait choisi, avant sa mort, une vieille église pour la cérémonie et d'être enterré. Avant de partir, ma mère avait entamé une conversation : « Je suis heureux pour ton diplôme, Jarvis. Tu iras loin. » Je lui répondis sans réfléchir : « Qu'est-ce que tu en as à foutre ? - Ne me répond pas comme ça Jarvis, s'il te plaît » Lui répondit-elle d'une voix affaiblit par l'événement. « Mais, qu'est-ce que tu veux que je te dise. Tu ne m'as jamais dit que j'étais un bon élève ou que j'avais de bonnes notes, que tu étais fière de moi et maintenant tu es heureuse pour moi ?! - Jarvis ! Arrête... tu... - Non je n'arrêterai pas. Je te déteste c'est tout. Et si papa est mort c'est certainement à cause de toi. J'espère juste que tu le rejoindras bientôt comme ça je serais tranquille à jamais. », entierrement pris par la haine. Je lui tournais le dos pour la dernière fois sans savoir que ça serait les derniers mots que je lui prononçais. Une semaine plus tard un notaire venait s'adresser à moi et m'informer que j'étais l'héritier du manoir familial. J'étais enfin heureux. La mort de mon père suivi de celle de ma mère m'avait rendu heureux. J'étais comme épanouie et libre de mes actes. Il ne me restait plus qu'à trouver un travail afin de me nourrir et payer les factures du manoir. Suite aux rumeurs du clan des séraphins, je trouvais vite-fait un homme de pouvoir qui pouvait subvenir à mes besoins et qui était relié directement à ce clan. Grâce à mes études et mon savoir je devenais un atout majeur des séraphins. Aujourd'hui je travaille sur un projet important d'où j'en ai entendu seulement le nom. C'est justement lors d'une de mes expériences un peu saugrenu que je découvris mon pouvoir. Finalement je n'étais plus unique et je pouvais redevenir comme je le souhaitais. Et les Ignares redevenaient des Ignares, tout comme les Incultes redevenaient des Incultes : un de ces matins frileux et sombre, je m'amusais avec mes fioles à tenter un nouvel acide chlorhydrique à base de protéines végétales qui permettrait d'infiltrer directement le système nerveux de l'homme et d'affaiblir les capacités surhumaines. Sauf qu'une mauvaise manipulation me projeta en l'air et me fit atterrir sur mes plans de travails parsemés de morceaux de verre, je sentais chaque morceau pénétrer ma peau, me briser une côte et me faire saigner comme jamais. J'avais hurlé ma peine et ma douleur jusqu'à laisser s'écouler mes pleures. Mais lorsque je m'étais relevé je n'avais plus rien, ni marques, ni égratignures. Finalement je venais de découvrir que j'étais immortel... et que rien ne pouvais plus m'arrêter.